La République romaine était composée du Sénat, d’un certain nombre d’assemblées législatives et de magistrats élus.
La Constitution de la République romaine était un ensemble de lignes directrices et de principes transmis, principalement par le biais de précédents. La constitution était en grande partie non écrite et non codifiée, et elle a évolué au fil du temps. Plutôt que de créer un gouvernement qui était principalement une démocratie (comme l’était l’Athènes antique), une aristocratie (comme l’était l’ancienne Sparte) ou une monarchie (comme l’était Rome avant, et à bien des égards après, la République), la constitution romaine a mélangé ces trois éléments de gouvernance dans leur système politique global. L’élément démocratique prenait la forme d’assemblées législatives, l’élément aristocratique celle du Sénat, et l’élément monarchique celle des nombreux consuls à mandat limité.
Le Sénat romain
L’autorité suprême du Sénat découle de l’estime et du prestige des sénateurs, et se fonde à la fois sur les précédents et la coutume. Le Sénat adoptait des décrets, appelés senatus consulta, qui étaient apparemment des « conseils » transmis par le Sénat à un magistrat. Dans la pratique, les magistrats suivaient généralement le senatus consulta. Le Sénat romain se concentrait généralement sur la politique étrangère. Cependant, le pouvoir du Sénat s’est étendu au fil du temps à mesure que le pouvoir des assemblées législatives diminuait, et finalement le Sénat a pris un rôle plus important dans l’élaboration des lois civiles. Les sénateurs étaient généralement nommés par les censeurs romains, mais pendant les périodes d’urgence militaire, comme les guerres civiles du 1er siècle avant Jésus-Christ, cette pratique s’est atténuée, et le dictateur romain, le triumvir, ou le Sénat lui-même choisissait ses membres.
Assemblées législatives
La citoyenneté romaine était une condition préalable essentielle à la possession de nombreux droits juridiques importants, tels que les droits de procès et d’appel, de mariage, de suffrage, d’exercer une fonction, de conclure des contrats contraignants et de bénéficier d’exemptions fiscales spéciales. Un citoyen masculin adulte jouissant de tous ses droits juridiques et politiques était appelé optimo jure. L‘optimo jure élisait des assemblées et les assemblées élisaient des magistrats, promulguaient des lois, présidaient des procès dans des affaires de peine capitale, déclaraient la guerre et la paix et forgeaient ou dissolvaient des traités. Il existait deux types d’assemblées législatives. Le premier était les comitia ou comices (comités), qui étaient des assemblées de tous les optimo jure. Le second était les concilia (assemblées), qui étaient des assemblées de groupes spécifiques d’optimo jure.
Les citoyens participant à ces assemblées étaient organisés en fonction de curies (groupements familiaux), de centuries (à des fins militaires) et de tribus (à des fins civiles), et chacun se réunissait dans ses propres assemblées. L’assemblée des curies n’avait qu’une fonction symbolique dans la dernière République, bien que
l’assemblée était utilisée pour ratifier les pouvoirs des magistrats nouvellement élus en votant des lois connues sous le nom de leges curiatae. La comitia centuriata était l’assemblée des centuries (les soldats). Le président de la comitia centuriata était généralement un consul, et la comitia centuriata élisait les magistrats qui avaient des pouvoirs d’imperium (consuls et préteurs). Elle élisait également des censeurs. Seule la comitia centuriata pouvait déclarer la guerre et ratifier les résultats d’un recensement. Elle faisait également office de plus haute cour d’appel dans certaines affaires judiciaires.
L’assemblée des tribus, la comitia tributa, était présidée par un consul, et était composée de 35 tribus. Les tribus n’étaient pas des groupes ethniques ou de parenté, mais plutôt des subdivisions géographiques. Bien qu’elle n’ait pas adopté beaucoup de lois, la comitia tributa élisait les questeurs, les curule aediles et les tribuns militaires.
Le conseil plébéien était identique à l’assemblée des tribus, mais excluait les patriciens. Ils élisaient leurs propres officiers, les tribus plébéiennes et les édiles plébéiens. Habituellement, un tribun plébéien présidait l’assemblée. Cette assemblée adoptait la plupart des lois, et pouvait également faire office de cour d’appel.
Comme les tribus étaient considérées comme l’incarnation des plébéiens, elles étaient sacro-saintes. Leur caractère sacré était renforcé par la promesse, faite par les plébéiens, de tuer toute personne qui faisait du mal ou interférait avec un tribun pendant son mandat. En tant que tel, le fait de nuire à un tribun, de ne pas tenir compte de son veto ou d’interférer avec ses actions était considéré comme un crime capital. En cas d’urgence militaire, un dictateur était nommé pour une période de six mois. Le gouvernement constitutionnel serait dissous et le dictateur serait le maître absolu de l’État. Lorsque le mandat du dictateur prend fin, le gouvernement constitutionnel est rétabli.
Magistrats de l’exécutif
Les magistrats étaient les élus de la république romaine. Chaque magistrat était investi d’un certain pouvoir, et le dictateur, lorsqu’il y en avait un, avait le plus haut niveau de pouvoir. Au-dessous du dictateur se trouvaient le censeur (lorsqu’il y en avait un) et les consuls, les magistrats ordinaires les plus hauts placés. Deux étaient élus chaque année et exerçaient le pouvoir suprême tant au niveau civil que militaire. Le classement des deux consuls changeait chaque mois, l’un dépassant l’autre.
Au-dessous des consuls se trouvaient les préteurs, qui administraient le droit civil, présidaient les tribunaux et commandaient les armées provinciales. Les censeurs effectuaient le recensement romain, pendant lequel ils pouvaient nommer des personnes au Sénat. Les aediles curules étaient des officiers élus pour diriger les affaires intérieures de Rome, qui étaient investis de pouvoirs sur les marchés, les jeux publics et les spectacles. Enfin, au bas du classement des magistrats se trouvaient les questeurs, qui assistaient généralement les consuls à Rome et les gouverneurs des provinces dans les tâches financières. Les tribunes et les édiles plébéiens étaient considérés comme des représentants du peuple et jouaient le rôle de contrôle populaire sur le Sénat en utilisant leur droit de veto, sauvegardant ainsi les libertés civiles de tous les citoyens romains.
Chaque magistrat ne pouvait opposer son veto qu’à une mesure prise par un magistrat de rang égal ou inférieur. Le pouvoir constitutionnel le plus important qu’un magistrat pouvait détenir était celui d’imperium ou de commandement, qui n’était détenu que par les consuls et les préteurs. Cela donnait au magistrat en question le pouvoir constitutionnel de donner des ordres, militaires ou autres.
L’élection à un poste de magistrat entraînait l’adhésion automatique à vie au Sénat, sauf en cas de destitution. À l’expiration de son mandat annuel, un magistrat devait attendre au moins dix ans avant d’exercer à nouveau cette fonction. Cependant, il arrivait parfois qu’un magistrat voit ses pouvoirs de commandement étendus par prorogation, ce qui lui permettait effectivement de conserver les pouvoirs de sa fonction de pro-magistrat.
Schéma et organigramme du fonctionnement des institutions de la république romaine
Principaux enseignements
Points clefs
- La Constitution de la République romaine était un ensemble de directives et de principes transmis, principalement par le biais de précédents. La constitution était en grande partie non écrite et non codifiée, et elle a évolué au fil du temps.
- La citoyenneté romaine était une condition préalable essentielle à la possession de nombreux droits juridiques importants. Le Sénat adoptait des décrets que l’on appelait senatus consulta, en apparence un « avis » du Sénat à un magistrat. Le Sénat romain se concentrait généralement sur la politique étrangère.
- Il y avait deux types d’assemblées législatives. La première était les comices (« comités »), qui étaient des assemblées de tous les citoyens romains. Le second était les concilia (« conseils »), qui étaient des assemblées de groupes spécifiques de citoyens.
- Les comitia centuriata ou comices centuriales étaient l’assemblée du peuple romain, et elles élisaient des magistrats qui avaient des pouvoirs d’imperium (consuls et préteurs) et les tribuns militaires. Les comitia tributa ou comices tributes, ou assemblée des tribus (les citoyens de Rome), était présidée par un consul et composée de 35 tribus. Elles élisaient les questeurs, les curules et les tribuns militaires.
- Les dictateurs étaient parfois élus en période d’urgence militaire, au cours de laquelle le gouvernement constitutionnel était dissous.
Termes clefs
patriciens : Un groupe de familles de la classe dirigeante dans la Rome antique.
plébéien : Ensemble des citoyens romains libres qui faisaient partie des couches inférieures de la société.
Sénat romain : Une institution politique dans l’ancienne République romaine. Ce n’était pas un organe élu, mais un organe dont les membres étaient nommés par les consuls, et plus tard par les censeurs.