Après la chute de l’Empire romain d’Occident en 476, l’Église catholique est devenue une institution sociale et politique puissante et son influence s’est étendue à toute l’Europe.
Les prémices de l’Église catholique et la chute de Rome
L’histoire de l’Église catholique commence avec les enseignements de Jésus-Christ, qui aurait vécu au Ier siècle de notre ère dans la province de Judée de l’Empire romain. L’Église catholique contemporaine affirme qu’elle est la continuation de la première communauté chrétienne établie par Jésus.
Le christianisme s’est répandu dans l’Empire romain malgré les persécutions dues aux conflits avec la religion d’État païenne. En 313, les luttes de l’Église primitive ont été atténuées par la légalisation du christianisme par l’empereur Constantin. En 380, sous l’empereur Théodose, le christianisme est devenu la religion d’État de l’Empire romain par décret de l’empereur, qui a persisté jusqu’à la chute de l’Empire romain d’Occident, puis de l’Empire romain d’Orient jusqu’à la chute de Constantinople.
Après la destruction de l’Empire romain d’Occident, l’Église d’Occident a joué un rôle majeur dans la préservation de la civilisation classique, la création de monastères et l’envoi de missionnaires pour convertir les peuples d’Europe du Nord, jusqu’en Irlande. En Orient, l‘Empire byzantin a préservé l’orthodoxie après l’expansion de l’Islam au milieu du VIIème siècle.
L’Église catholique au Moyen Âge
Après la chute de l’Empire romain d’Occident en 476, la foi catholique est entrée en concurrence avec l’arianisme pour la conversion des tribus barbares. La conversion, en 496, de Clovis, roi païen des Francs, marque le début d’une progression constante de la foi catholique en Occident.
En 530, Benoît de Nursie dit Saint Benoît a rédigé sa Règle de Saint Benoît, un guide pratique pour la vie communautaire monastique, et son message s’est répandu dans les monastères de toute l’Europe. Les monastères sont devenus d’importants vecteurs de civilisation, préservant les compétences artisanales et artistiques tout en maintenant la culture intellectuelle dans leurs écoles, leurs scriptoria et leurs bibliothèques. Ils fonctionnaient comme des centres de vie spirituelle, mais aussi d’agriculture, d’économie et de production.
Au cours de cette période, les Wisigoths et les Lombards s’éloignent de l’arianisme pour se rapprocher du catholicisme. Le pape Grégoire le Grand a joué un rôle notable dans ces conversions et a réformé de façon spectaculaire les structures ecclésiastiques et l’administration, ce qui a permis de relancer les efforts missionnaires. Des missionnaires tels qu’Augustin de Canterbury, envoyé de Rome pour commencer la conversion des Anglo-Saxons, et, venant de l’autre côté dans la mission hiberno-écossaise, les saints Colomba, Boniface, Willibrord et Ansgar, parmi beaucoup d’autres, ont apporté le christianisme dans le nord de l’Europe et ont répandu le catholicisme parmi les peuples germaniques et slaves. Ces missions ont atteint les Vikings et d’autres Scandinaves au cours des siècles suivants. Le synode de Whitby de 664, bien qu’il ne soit pas aussi décisif qu’on le prétend parfois, a été un moment important dans la réintégration de l’Église celte des îles britanniques dans la hiérarchie romaine, après avoir été effectivement coupée de tout contact avec Rome par les envahisseurs païens.
Au début du VIIIème siècle, l’iconoclasme byzantin devient une source majeure de conflit entre les parties orientale et occidentale de l’église. Les empereurs byzantins interdisaient la création et la vénération des images religieuses, les considérant comme des violations des dix commandements. Entre 726 et 730, l’empereur byzantin Léon III l’Isaurien a ordonné que l’image de Jésus placée en évidence au-dessus de la porte Chalkè, l’entrée cérémoniale du Grand Palais de Constantinople, soit enlevée et remplacée par une croix. Cet ordre a été suivi d’autres interdisant la représentation picturale de la famille du Christ, des saints chrétiens ultérieurs et des scènes bibliques. D’autres grandes religions d’Orient, comme le judaïsme et l’islam, avaient des interdictions similaires, mais le pape Grégoire III s’y opposait avec véhémence. L’impératrice Irène, qui se rangeait du côté du Pape, convoqua un concile œcuménique. En 787, les pères du deuxième concile de Nicée reçurent chaleureusement les délégués du Pape et son message. À l’issue, 300 évêques, conduits par les représentants du pape Hadrien Ier, adoptèrent l’enseignement du Pape, en faveur des icônes.
Expansion du catholicisme au-delà de Rome
À mesure que les frontières politiques de l’Empire romain diminuaient, puis s’effondraient en Occident, le christianisme s’est répandu au-delà des anciennes frontières de l’Empire et dans des terres qui n’avaient jamais été sous l’autorité de Rome.
À partir du Vème siècle, une culture unique s’est développée autour de la mer d’Irlande, comprenant ce que l’on appellerait aujourd’hui le Pays de Galles et l’Irlande. Dans cet environnement, le christianisme s’est répandu de la Grande-Bretagne romaine vers l’Irlande, notamment grâce à l’activité missionnaire de Saint Patrick. Patrick avait été réduit en esclavage en Irlande et, après s’être échappé et avoir été consacré évêque, il est retourné sur l’île qui l’avait réduit en esclavage afin d’y apporter l’Évangile. Rapidement, des missionnaires irlandais, comme Saint Colomba, a propagé ce christianisme, avec ses caractéristiques typiquement irlandaises, en Écosse et sur le continent. L’une de ces caractéristiques était le système de pénitence privée, qui remplaçait l’ancienne pratique de la pénitence en tant que rite public.
Bien que le Sud de la Grande-Bretagne ait été une province romaine, en 407, les légions impériales ont quitté l’île, et l’élite romaine a suivi. Un peu plus tard au cours du même siècle, diverses tribus barbares ont cessé de piller l’île pour s’y installer et l’envahir. Ces tribus sont appelées les Anglo-Saxons, prédécesseurs des Anglais. Ils étaient entièrement païens, n’ayant jamais fait partie de l’Empire, et bien qu’ils aient subi l’influence chrétienne des peuples environnants, ils ont été convertis par la mission de Saint Augustin envoyée par le pape Grégoire le Grand. Plus tard, sous la direction de l’archevêque Théodore, les Anglo-Saxons ont connu un âge d’or de la culture et de l’érudition. Bientôt, d’importants missionnaires anglais tels que les saints Wilfrid, Willibrord, Lullus et Boniface commenceront à évangéliser leurs parents saxons en Allemagne.
Principaux enseignements
Points clefs
- Le christianisme s’est répandu dans le premier Empire romain malgré les persécutions dues aux conflits avec la religion d’État païenne.
- À la chute de l’Empire romain d’Occident en 476, l’Église catholique, en concurrence avec les chrétiens ariens pour la conversion des tribus barbares, est rapidement devenue la forme dominante du christianisme.
- Les communautés monastiques étaient des centres d’apprentissage et de préservation de la culture classique.
- Une fois les frontières culturelles et politiques de Rome affaiblies, le catholicisme s’est répandu dans toute l’Europe chez les Irlandais, les Anglais, les Francs et les Goths.
Termes clefs
- Empire byzantin : Parfois appelé Empire romain d’Orient, il s’agissait de la continuation de l’Empire romain en Orient pendant l’Antiquité tardive et le Moyen Âge, lorsque sa capitale était Constantinople.
- Orthodoxie : Conformité à la foi chrétienne telle qu’elle est représentée dans les crédos de l’Église primitive.
- Pape : L’évêque de Rome et le chef de l’Église catholique mondiale, et le successeur traditionnel de saint Pierre, à qui Jésus est censé avoir donné les clés du ciel, le désignant comme le rocher sur lequel l’Église serait construite.
- missionnaires : Membres d’un groupe religieux envoyés dans une région pour évangéliser ou offrir des ministères de service, tels que l’éducation, l’alphabétisation, la justice sociale, les soins de santé et le développement économique.